On pensait que l’intellectuel persécuté était carbo, dépassé conceptuellement par Zemmour, plus en phase avec la montée du nationalisme (français, on préfère préciser), interdit jusque-là par… BHL et ses sbires. Et puis, le 1er décembre, sursaut de la bête blessée, Bernardo rameutait le tout Paris de la politique et des média (on se demande pourquoi on fait encore la distinction) pour l’anniversaire de sa revue, La règle du jeu. Une invitation au Flore qui sonnait comme une convocation. Malheur à celui qui oserait ne pas soutenir le faiseur de rois !

Pensez donc, tout le LSF (Lobby Sioniste Français), déclinaison racialement impure du LJF : Barbier, Giesbert, Szafran (pas l’épice, le dirlo de Marianne Kahn), Jay, Fottorino, Bergé et Niel, les nouveaux maîtres du Monde, à nouveau « indépendant » et libre (c’est écrit dans leurs statuts), Abiker (Monsieur Internet pour les Nuls), Daniel, Julliard, PPDA et son frère (mais sans leurs nègres), Toranian (Elle), Sergent (Libé, alias Rothschild Jour), Tessier et Duhamel, ex-patrons de France Télévisions, Nicolas Brimo du Canard visiblement très enchaîné, Cotta, Demorand (Elkabbach 2), Bourmeau (Soporific 1er de France Culturisme), Polanski (l’enculeur de nazies de 13 ans), Mitterrand (Frédéric).
Il ne manquait que Sakineh, l’attachée de presse iranienne de BHL.

On se contenta alors de regarder BH à la télé, sur Canal, comme tous les pauvres.
Mais on ne perdit pas notre temps. Déstabilisé par une rafale de questions gentilles du Baddou, BH lâcha une pépite :
« Attention au score de Marine Le Pen qui est en train de rénover le Front National et qui est capable de, hélas, parce qu’elle est aussi fasciste que son père, de bouleverser la donne, et attention à Mélenchon qui est le premier homme politique de gauche à se dire populiste. »
Le petit Valls, gauchiste de l’UMP amené dans les bagages de BH, remit un coup de masse : « Bernard-Henri Lévy a tout à fait raison, il y a un espace énorme pour les populistes comme c’est le cas partout en Europe, pour les populistes de gauche et de droite. »
C’est marrant la démocratie : comme on s’interdit d’être « populiste » (populiste = fasciste = nazi = shoah = procès = pauvreté = populisme), on se condamne à la défaite électorale, surtout en période de crise.
BH a beau être un imbu ridicule, un penseur pour profs de gauche désavoué par ses propres constatations, il s’accroche à la présidence du LJF.
Sa stratégie était pourtant simple : éliminer les marges en réduisant la vie politique française à une dualité à l’américaine. A savoir une vraie droite (mais ni sociale ni nationale) et une fausse gauche, toutes deux d’accord sur l’essentiel, baiser les pauvres avec plus ou moins de vaseline. En leur mentant, beaucoup à gauche, pas trop à droite.

Là, c’est deux fois mal, limite irrattrapable.
Jugement de BHL sur Mélenchon, qui tente le revival koko : « Il dit la même chose que les gens des années 30 qui disaient tous pourris. Qu’ils s’en aillent tous, ça veut dire tous dehors ! … Peut-être que le meilleur allié de Sarkozy aujourd’hui s’appelle Mélenchon. Rappelez-vous Chevènement qui a fait battre Jospin en faisant passer Jean-Marie Le Pen devant lui. »
On a compris : voter UMPS, c’est bien, voter extrêmes, c’est mal. Le nationalisme c’est comme l’extrême droite : pas bien ici, bien en Israël. Sacré BHL. Qui a autant de pouvoir qu’il est bête. Et derrière sa bêtise transpire sa puissance. On comprend qu’il soit contre la transparence…
En tuant la vraie gauche (stalinienne), et en interdisant le nationalisme, les BHLiens sont en train de préparer leur disparition par l’unique solution qu’ils laissent aux gueux : la violence. Et BHL, qui mise régulièrement comme Alain Minc sur les perdants, pourrait bien y perdre définitivement sa couronne. Quels que soient les sursauts du président Lévy, 2012, avec son gros score populiste, marquera l’échec absolu de sa stratégie.