

Il aurait pourtant été si simple de proposer des offres du type 1 morceau téléchargé = 1 euro, payable par Allopass ou autre. On veut un morceau précis, pas l'album entier, alors on appelle un numéro surtaxé, et hop on rapatrie le morceau sur son disque dur en toute légalité. En facilitant ainsi, dès le début de la vague peer-to-peer, l'accès à la musique tel que le souhaitaient les internautes (des morceaux de musique à l'unité, pas forcément des albums entiers), le marché du disque aurait grandement limité les dégâts. Mais non, le brave Pascal, comme les autres prodigieux visionnaires qui pleurnichent aujourd'hui sur la fonte de leurs revenus, sont restés campés sur leurs positions marketing ringardes et suicidaires, persuadés qu'ils étaient de finir par triompher des méchants pirates.
Le résultat, on le connaît, c'est que les méchants pirates ont fini par faire vasciller l'empire du disque et du film sur ses bases. Les sous rentrent moins facilement qu'avant, on se gave moins. C'est que, pour un peu, on en viendrait presque à crier famine. Alors, on appelle le gouvernement à la rescousse. Lequel, appitoyé et peut-être lassé d'entendre les cris de chochotte de ces grands patrons, finit par céder et pondre cette fameuse loi Nègre-Seydoux-Hadopi-Hallyday-Farmer.
Oui mais voilà, Hadopi ou pas, et que toutes ces belles personnes le veuillent ou non, c'est trop tard. Tout ce beau monde va quand même continuer de l'avoir dans le cul. Mdr.
Parce que le Net est ce qu'il est, par essence libertaire et supra-national. Parce que la technologie qu'il met en oeuvre est à la portée de tout citoyen, chacun pouvant se l'approprier et, s'il le souhaite et s'il a quelque connaissance de l'outil, se moquer des lois. Surtout lorsqu'elles sont iniques, liberticides et au service des puissants.

On le sait, la loi Hadopi est fondée sur le traquage de l'adresse IP de ces méchants criminels que sont les ados amateurs de musique et les cinéphiles du dimanche collectionneurs de films divx. Pour identifier le criminel, la théorie c'est qu'il "suffit" de demander au fournisseur d'accès à quel abonné correspond telle adresse IP. Le problème est que, dans la pratique et dans l'état actuel des choses, les fournisseurs d'accès internet sont encore aujourd'hui techniquement infoutus d'identifier avec certitude l'abonné à qui correspond une adresse IP. Cela demande un investissement technologique important que tous les opérateurs rechignent à faire, ayant pour l'heure d'autres priorités (engranger des abonnés, par exemple). Seules des officines gouvernementales techniquement très pointues, comme les RG ou la DGSE, par exemple, sont actuellement équipées pour identifier une personne via son IP. Vous imaginez qu'on va mobiliser la DGSE chaque fois qu'un boutonneux sera suspecté d'avoir un peu trop utilisé Emule ? Lol et re mdr.
A propos d'Emule et autres logiciels servant à télécharger. Sont-ils interdits ces méchants logiciels ? Pas vraiment puisqu'on les trouve partout sur des sites français parfaitement légaux et accessibles simplement via Google (mots clés "télécharger emule", on vous mâche le boulot):
http://www.01net.com/telecharger/windows/Internet/partage/fiches/24736.html
http://www.commentcamarche.net/telecharger/telecharger-132-emule
http://www.infos-du-net.com/telecharger/eMule,0301-316.html
http://www.clubic.com/telecharger-fiche10876-emule.html
http://telecharger.vnunet.fr/telechargement/emule/emule/_1193.html
Etc.
Mieux encore, pour les totaux parano, il existe des versions d'Emule et d'autres logiciels de peer-to-peer qui brouillent l'IP à la connexion:
Neomule:
http://www.numerama.com/telecharger/6492-eMule-049b-NeoMule.html
... et toute une série d'autres armes de destruction massive des bénéfices royaux du monde du showbiz, disponibles en toute légalité sur le web français, comme ici par exemple:
http://www.numerama.com/telecharger/P2P-Anonyme-et-securise
Voilà, tout est là, gratuit et parfaitement légal. Sans risque de se faire piéger à moins d'être un terroriste traqué par les services spéciaux. C'est pas merveilleux, Internet ?
Pas à dire, ils ont fait fort sur ce coup-là, nos législateurs. Avec Hadopi, c'est tout bonnement un chef d'oeuvre de loi qu'ils nous ont pondu: on peut la niquer tout en restant dans la légalité. On les applaudit bien fort !
